Atelier avec Hiromi Tsukuda : 4ème partie

Dans la cadre d’un projet club, nous avons acheté un lot d’érables japonais ayant tous une forme similaire. Angélique a proposé le sien comme sujet de démonstration à M Tsukuda.

 

Début juin, l’arbre est en feuilles, il faut donc commencer par le défolier pour pouvoir travailler dessus. Toutes les feuilles sont donc coupées une à une aux ciseaux en laissant juste un morceau du pétiole.

effeuillage

L’arbre peut maintenant être analysé, M. Tsukuda lui trouve essentiellement deux gros défauts : un manque de conicité et des troncs trop raides.


Il faut donc enlever deux des troncs, c’est l’occasion d’une explication très intéressante sur la cicatrisation.
Pour que de grosses coupes cicatrisent le mieux possible, il faut laisser un tire sève dans le bas de la coupe. La sève en circulant ainsi tout autour de la plaie, va activer la cicatrisation. M. Tsukuda va donc couper la base des deux troncs de façon très nette sur plusieurs centimètres et ne laisser qu’une bande dans le bas. Ils resteront ainsi en place jusqu’à ce que la coupe soit bien cicatrisée.
Il attaque d’abord à la scie

scie

puis continue avec un ciseau à bois

encoche

Cela va permettre à Angélique de poser une marcotte pour pouvoir récupérer les deux troncs qui doivent être enlever.

encoche2

Ensuite, les autres troncs qui manquent de mouvement doivent être coupés au niveau de rameaux qui seront ligaturés pour prendre le relais de la partie coupée,

taille

cela contribuera également à donner de la conicité à ces troncs :

structure

Un dernier point sur cet érable, une des vieilles cicatrices est mal refermée et présente même un creux un peu pourri. Il faut donc assainir cette partie : couper et enlever tout le bois abîmé et reboucher avec de la résine epoxy.

cicatrisation1

Il faut mélanger les deux composants en parts égales

 

on obtient alors une pâte qui va se solidifier et boucher hermétiquement le trou. Ensuite il ne reste qu’à mastiquer le bord vif de la plaie et espérer que l’écorce vienne peu à peu recouvrir la résine epoxy.

fin

Atelier avec Hiromi Tsukuda, 3ème partie.

On revient sur l’azalée qui a été taillée dans la 1ère partie. Il faut maintenant la rempoter car cela n’a pas été fait depuis 2008. Hiromi est obligé de prendre un crochet pour dégager la motte. Pendant ce temps, il nous explique que les racines de l’azalée sont très fragiles et qu’il faut être délicat.

rempotage

Il faut gratter le vieux substrat qui se trouve en dessous, doucement sans arracher les racines.

nettoyage

Il choisit la plus grosse granulométrie de kanuma qu’il utilisera pure.

kanuma

Nous avons essayé plusieurs combinaisons avec les 5 ou 6 pots amenés.

choix

Celui dont la taille et la forme conviendraient le mieux avec le projet final, est pour l’instant trop petit. Il n’est pas possible de réduire la motte en une seule fois .

meilleur

Un pot intermédiaire est donc retenu, il faut alors scier le bloc de racines pour l’adapter au pot.

coupe

Puis, toujours avec délicatesse, il faut continuer de nettoyer et d’éliminer au maximum le vieux substrat avec de fines baguettes en bambou.

4mains

On termine le nettoyage dans une bassine d’eau.

bain

On obtient le résultat suivant :

racines

Quelques coupes sont encore nécessaires afin d’égaliser le nebari ainsi que le dessous de la motte.

taille

Dans le pot, Hiromi place une couche de kanuma et deux fils de ligature.

misenpot

L’arbre peut ainsi être attaché solidement au pot.

fils

Il remplit le pot sans tasser le substrat et sans faire pénétrer les grains avec une baguette comme on le fait habituellement, toujours dans un souci de préserver les racines. Cela nous parait étonnant et donne l’impression que les racines sont presque à nu.

remplissage

Les deux photos suivantes montrent comment a évolué cette azalée depuis l’atelier. Les pousses sont nombreuses et pile au bon endroit ! Un premier nettoyage a été effectué sur celles qui poussaient vers le bas ou dans les creux. Il faut également ôter les branches qui avaient été laissées pour faire des greffes. Ce ne sera pas nécessaire. Le feuillage présente une légère chlorose sans doute parce que l’arrosage a été fait à l’eau de robinet, très calcaire. La citerne est pleine, espérons que l’eau de pluie corrigera ce problème sinon il faudra faire un apport de fer chélaté.
Vue de face :

devant

Vue arrière :

derriere